Trafic des médicaments

Par Philippe Reinert  

Publié le

Selon un récent rapport de l'OMS, 7 à 60 % des médicaments utilisés en Afrique seraient frelatés.

Qu'il s'agisse de contrefaçon " à l'identique ", de médicaments sous-dosés, sans principes actifs (substitués par de la farine), ou enfin remplacés par une substance toxique, le résultat pour le malade peut être catastrophique.

Rappelons qu'en mars 1995, un état fit un " don officiel " de quatre-vingt-huit mille doses de vaccins antiméningite qui ne contenaient que de l'eau ! La conséquence en fut un grand nombre de morts...

En 1996, un sirop antitussif contenant de l'antigel tua en Haïti soixante-seize enfants.

Les produits les plus touchés, le plus souvent vendus par les " pharmacies gazon" ou les " pharmacies tablier " concernent surtout les antibiotiques et les produits chers.

Les antibiotiques parce qu'ils sont indispensables, surtout chez l'enfant, et que leur consommation est importante ; malheureusement ils se périment vite. Le chloramphénicol, l'ampicilline, le cotrimoxazole viennent en tête des contrefaçons.

Les produits chers, plus rarement utilisés, sont cependant la poule aux oeufs d'or pour la mafia du médicament.

Par exemple, un médicament antiulcéreux très efficace (Azantac®), revenait au fabricant vingt francs pour être vendu deux cents francs au marché.

Très lié au marché de la drogue (amphétamines en particulier), la mafia du faux médicament est une organisation criminelle contre laquelle nous devons tous nous unir en prévenant les autorités du pays et en premier lieu, les malades.

Développement et Santé, n° 127, février 1997