Principaux modes de transmission du VIH

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Il y a trois façons pour le VIH de se transmettre d'un sujet à un autre, le mode de transmission le plus important étant la transmission sexuelle.

I. Transmission sexuelle

L'infection par le VIH est la première infection sexuellement transmissible (IST). Ce mode de transmission représente dans le monde plus de 80 % des infections directes et plus de 90 % en Afrique. De plus, il faut se rappeler que les autres modes sont secondaires à la transmission sexuelle, le donneur de sang et la mère qui transmettent le virus ont été infectés auparavant par voie sexuelle.

Le virus est retrouvé dans toutes les sécrétions génitales au niveau de différentes cellules, il ne vit pas en dehors des cellules, il se transmet par échange des sécrétions génitales lors des rapports sexuels par voie génitale ou anale. La transmission au niveau de la bouche est possible mais n'est pas prouvée, elle n'est pas possible par voie digestive, sauf chez le nouveau-né.

1. Le mode hétérosexuel

Le risque d'être infecté par un rapport sexuel est deux fois plus élevé dans le sens homme femme que dans le sens femme homme. Cette différence explique en partie les taux de prévalence plus élevés chez les femmes et leur infection à un âge plus jeune.

2. Le mode homosexuel

Entre hommes, la transmission est plus élevée car les rapports anaux présentent un risque plus élevé en raison de la fragilité de la muqueuse anale. Entre femmes, la transmission n'est pas prouvée.

3. Facteurs de risque de transmission

Le risque d'infection augmente lors de la primo-infection, dans les stades avancés du SIDA, lors de réplication virale élevée. Il est aussi plus élevé en l'absence de traitement antiviral.

Toutes les infections de la sphère génitale favorisent la transmission, en particulier toutes les IST ; ces infections augmentent la sensibilité au virus (un sujet avec IST est plus susceptible d'être infecté par le VIH, dans les mêmes circonstances, qu'un sujet sain) et l'intensité de la transmission (un sujet séropositif avec IST transmettra le VIH plus facilement qu'un sujet sans IST, dans les mêmes circonstances).

Cela est particulièrement vrai pour les infections ulcérantes qui multiplient le risque par un facteur de 2 à 5.

Cette relation permet d'envisager un moyen de prévention du VIH qui a fait ses preuves dans plusieurs pays : en traitant toutes les IST, le nombre de nouvelles infections par le VIH diminue.

La transmission est favorisée même par les ulcérations qui passent inaperçues, comme l'herpès génital, on sait maintenant que des personnes ayant une sérologie d'herpès positive ont plus de risques d'avoir une infection par VIH, même sans aucun antécédent clinique.

De même, les rapports violents avec saignements ou lors des règles augmentent le risque de transmission.

De nombreuses études ont montré que l'absence de circoncision chez l'homme augmentait le risque de transmission du VIH par rapport à des sujets circoncis, avec les mêmes comportements.

Le risque d'infection se reproduit pour tout rapport non protégé avec une personne dont le statut est inconnu, ce qui explique que la fréquence des infections augmente avec le nombre de rapports, avec le nombre de partenaires différentes, avec le nombre de rapports avec des prostituées, etc.

Cette transmission par voie sexuelle n'est plus possible avec l'utilisation correcte d'un préservatif masculin ou féminin (rapport protégé). Elle n'est pas possible s'il n'y a pas de geste permettant l'échange des sécrétions, par exemple, lors de jeux sexuels sans pénétration (safe sex).

II. Transmission sanguine

1. La toxicomanie intraveineuse

La toxicomanie intraveineuse est un mode fréquent lorsqu'il y a partage de seringue ou d'aiguille ou d'autres matériels.

Les autres toxicomanies ne permettent pas la transmission directe du virus mais favorisent des comportements non préventifs, comme l'abus de boissons alcoolisées.

2. La transfusion sanguine

La transfusion sanguine a été un mode fréquent de transmission, il est presque réduit à néant grâce au dépistage des donneurs. Mais il reste un risque résiduel à cause de la période pré-sérologique de l'infection, surtout en cas de forte prévalence VIH et si la fiabilité des tests ou leur sensibilité est insuffisante.

3. L'utilisation de matériel souillé

Elle pourrait être à l'origine d'infections par le VIH si des échanges de sang existent. La prudence recommande de n'utiliser que du matériel stérilisé ou à usage unique. Cela permettra toujours d'éviter les infections plus banales mais aux conséquences parfois dramatiques (gangrène, tétanos).

4. Accidents d'exposition professionnels

Ils ne concernent pas seulement le VIH : les risques sont 10 fois plus élevés pour le virus de l'hépatite C que pour le VIH, et 100 fois plus élevés pour le virus de l'hépatite B que pour le VIH.

Le risque de transmission est plus élevé avec une aiguille creuse de gros calibre, contenant du sang et lorsque le patient est à un stade avancé de SIDA.

III. Transmission verticale

La période de transmission se situe au dernier trimestre de la grossesse, lors de l'accouchement, et par l'allaitement au sein.

Mais les dernières études ont montré que le risque de transmission par le lait décroissait ainsi :

allaitement mixte > allaitement maternel exclusif > allaitement artificiel exclusif.

Il vaut donc mieux essayer d'obtenir un allaitement au sein strict, avec sevrage rapide à 4/6 mois, plutôt qu'un allaitement artificiel non permanent.

Le taux de transmission spontané est de 20 à 40 % et aux environs de 3 % avec le meilleur traitement préventif existant.

La transmission est favorisée par l'état de la mère (stade avancé, immunodépression) et l'état du placenta (infections associées, perte prématurée des eaux).

IL N'EXISTE PAS D'AUTRES MODES DE TRANSMISSION DU V.I.H. PROUVEE A CE JOUR.

Développement et santé, n°168, décembre 2003