L'hépatite E revisitée

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La plus fréquente en Afrique et en Asie

Découverte en 1990 et considérée comme proche de l’hépatite A, en particulier par son mode de transmission oro-fécal, elle fut considérée comme rare et seulement dangereuse pour la femme enceinte et le sujet immunodéprimé.
Les dernières études épidémiologiques semblent prouver que c’est la plus fréquente des hépatites virales en Afrique et en Asie, mais qu’elle touche l’ensemble de la planète.
Suivant le génotype, on oppose deux types de maladies :

  • Génotypes 1 et 2, rencontrés uniquement dans les pays en développement, provoquant souvent un ictère et touchant surtout l’adolescent et l’adulte jeune, le réservoir étant l’homme. Les formes mortelles ne se rencontrent que chez la femme enceinte, au cours du 3ème trimestre de la grossesse. Le virus peut aussi entraîner une fœtopathie et un avortement. Il n’y a actuellement pas de traitement connu.
  • Génotypes 3 et 4, entraînant des épidémies sporadiques sur tous les continents. Le réservoir en est le porc. S’ils provoquent rarement un ictère, chez l’adulte et le sujet âgé on observe des complications neurologiques. Chez le sujet immunodéprimé(VIH), ils provoquent une hépatite chronique évoluant vers la cirrhose.

Les thérapeutiques, ribavirine et peg-interféron sont prometteuses. Un vaccin serait disponible en Chine ?

Par Philippe Reinert, pédiatre, Créteil, France

Réf. : JH Hoofnagle New England Journal of Med 17 Sept 2012