Pourquoi un numéro URGENCES

Par Dr. Christophe Denantes

Publié le

Pourquoi un numéro URGENCES Par Dr. Christophe Denantes Pourquoi consacrer les deux derniers numéros de Développement et Santé aux urgences ? Parce qu'elles constituent pour nous, soignants, un quotidien difficile à assumer, surtout dans un dispensaire isolé, mais aussi dans un hôpital de district ou dans un hôpital de référence national. La réalité est trop souvent un climat de panique car on ne dispose ni d'un plan où chacun aurait une place à tenir, ni du matériel et des médicaments néces­saires. Que de pertes de temps qui peuvent coûter la vie aux patients les plus graves ! Il est donc important de former l'équipe en simulant des situations, en vérifiant l'état du matériel, en s'assurant que les médicaments ne sont pas périmés, etc. Je rapporterai un cas clinique pour illustrer mon propos. Un enfant de 12 ans arrive aux urgences d'un hôpital de district pour une épistaxis de grande abon­dance. L'enfant est transféré des urgences vers le service de pédiatrie puis vers celui d'ORL, où il arrive plus d'une heure après en état de choc hémorragique. Le médecin ORL qui l'accueille examine l'enfant qui porte un méchage, pose une voie veineuse, demande un groupe sanguin et une NFS, et débute un remplissage. Il remet aux parents une ordonnance comportant le matériel nécessaire pour un déméchage. L'enfant fait un arrêt cardio-respiratoire une demi-heure plus tard, avant que le groupe sanguin ne soit connu et les médicaments disponibles. Ce drame aurait pu être évité. Quelle que soit la réalité du terrain, il faut : - Se préparer à recevoir les urgences. - Savoir diagnostiquer et assurer une prise en charge initiale efficace, puis prendre un avis spécialisé ou organiser un transfert rapide. - Prévenir, thème que nous reprendrons dans notre premier numéro de 2009, "Prévenir les intoxications et les accidents chez l'enfant". Dans ces articles, vous pourrez constater que nous avons "placé la barre" parfois un peu haut, mais chacun doit savoir ce qui est théoriquement possible en 2008 dans une structure bien équipée. Et comme toujours, toutes vos critiques seront les bienvenues. Développement et Santé, N°191/192, 2008