Seringues autobloquantes

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Vers leur généralisation ?

Récemment encore, l'OMS évaluait à 1,3 million le nombre de personnes mourant dans le monde des conséquences d'une réutilisation de seringues jetables. Dans certaines régions, les seringues étaient utilisées en moyenne quatre fois, et cette pratique était responsable d'une partie non négligeable de la transmission de nombreuses maladies, notamment du HIV et des hépatites. S’ajoute à cela la remise sur le marché de seringues usagées, comme cela s’est produit notamment en Inde (The Lancet, Volume 373, Issue 9669, Page 1067).

Depuis, une prise de conscience a eu lieu et l'OMS, en association avec l'Unicef, a mené des campagnes actives pour promouvoir l'utilisation de seringues autobloquantes, et cela malgré la résistance des fabricants et de certains professionnels. Il s'agit de seringues dont le piston se bloque après usage et dont l'aiguille est solidaire du corps de la seringue, empêchant toute réutilisation de celle-ci. L'utilisation de ces seringues est préconisée depuis longtemps, mais elle est insuffisamment appliquée.

Ainsi, lors des campagnes de vaccination, l'UNICEF fournit des seringues de ce type en nombre suffisant et soutient les états pour leur approvisionnement auprès des fournisseurs. Ces seringues autobloquantes sont maintenant à un prix comparable à celui des seringues jetables de type courant.

Ainsi, toutes les vaccinations effectuées dans le cadre de GAVI les utilisent.
Diverses associations soutiennent l'utilisation de ces seringues, qui doit se généraliser partout afin de limiter les risques de transmission de maladies infectieuses dus à un mauvais usage des seringues jetables classiques.

Enfin, il est nécessaire de poser correctement l'indication d'une injection. Il est toujours préférable, quand cela est possible, d'utiliser des médicaments par voie orale : l'efficacité est le plus souvent identique à celle de la voie injectable, voire meilleure. Cette attitude permet par ailleurs une meilleure gestion du stock de seringues disponibles.

Par Christian Mongin, médecin généraliste, Evry