Nouveau virus en Arabie
Responsable d'une atteinte respiratoire chez des sujets fragilisés
Fin 2012, des patients ont été hospitalisés en Arabie Saoudite pour des problèmes pulmonaires graves, ayant évolué vers un décès. A la suite de plusieurs cas avec la même pathologie courant 2013, des recherches ont été entreprises pour en déterminer l’origine. Le coupable a vite été identifié : il s’agit d’un coronavirus qui se greffe sur des terrains favorables : diabète, hypertension, cardiopathie chronique, insuffisance respiratoire. Ces patients ont présenté les symptômes suivants : fièvre, toux, dyspnée, diarrhées, vomissements, douleurs abdominales. Les anomalies biologiques sont une lymphopénie, une thrombopénie, une élévation des lactico-deshydrogénases et des ASAT.
Depuis la découverte du premier cas, 163 autres ont été déclarés dont 71 décès (soit 43 %) (décembre 2013). La plupart des cas étaient localisés dans la péninsule arabique (tableau I), les cas européens concernant des sujets ayant voyagé dans ces régions.
Pays | Cas | Décès |
---|---|---|
Allemagne Arabie Saoudite Emirats Arabes Unis France Italie Jordanie Koweit Oman Quatar Royaume-Uni Tunisie | 2 130 9 2 1 2 2 1 7 4 3 | 1 55 3 1 \- 2 \- 1 2 3 1 |
Ce nouveau virus, un coronavirus venant du Moyen-Orient, a été dénommé MERS-CoV ((Middle East Respiratory Syndrome-coronavirus).
L’origine et le mode de transmission de ce nouveau virus ne sont pas encore bien élucidés. Cependant on pense que les chauves-souris seraient à l’origine de ce virus et le dromadaire serait un des réservoirs, car parmi plus de 600 prélèvements effectués chez différents animaux, le virus ou les anticorps correspondants n’ont été retrouvés que chez cet animal, particulièrement abondant dans la péninsule arabique, et apprécié comme monture, comme moyen de transport de matériel et comme source de nourriture (lait et viande).
Actuellement, l’OMS considère que le nombre de cas de personnes atteintes ne justifie pas encore la mise en place d’une alerte internationale, mais elle conseille de renforcer la surveillance dans cette région du monde concernant les personnes atteintes de pathologie pulmonaire.
Ainsi, devant un patient revenant de cette zone depuis mois de 15 jours et présentant des troubles pulmonaires, il faut être prudent, l’hospitaliser en chambre isolée et demander les tests nécessaires (sang, lavage broncho-alvéolaire, aspiration trachéale) qui doivent être envoyés à l’Institut Pasteur, sous triple emballage.