L'accouchement humanisé au Sénégal

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Pour réduire la mortalité maternelle et infantile

À l'aube de l'échéance des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), force est de constater que l'objectif 5, celui d'améliorer la santé maternelle, n'a pas été atteint. La plupart des décès maternels peuvent être évités, grâce notamment à la présence de professionnel de soins qualifié pendant le travail[1]. Cela requiert par exemple que les parturientes se rendent dans un hôpital ou un centre de santé afin de recevoir les soins appropriés.
Auparavant, contraintes à l'accouchement dit "classique", c'est-à-dire sur une table avec des mouvements limités et non accompagnées de membre de la famille, l'acte de donner vie pouvait sembler être une punition pour les femmes sénégalaises. Dans ce contexte, plusieurs d'entre elles évitaient alors d'accoucher à l'hôpital et cela augmentait le risque de mortalité maternelle.
Désormais, en plus d'être accompagnées d'un membre de la famille, les parturientes sénégalaises peuvent adopter la position de leur choix au moment de l'accouchement. Debout, assises, accroupies, ou couchées, cette technique de prise en soins - accouchement à "style libre" - fait partie intégrante d'une stratégie nationale d'amélioration des la qualité des soins appelée "accouchement humanisé".
En effet, l'accouchement humanisé, "un ensemble de conditions qui permettent à la femme d’être à l’aise et de vivre l’accouchement comme un évènement heureux" [2], est une composante majeure du Projet de renforcement des soins de santé maternelle et néonatale (Pressmn) mis en avant par le Ministère de la santé et de l'action sociale du Sénégal, en collaboration avec l'Agence de coopération internationale du Japon. Cette nouvelle approche est bien sûr accompagnée de politiques d'application telles que la restriction aux accouchements normaux, la formation des prestataires de soins de santé et l'aménagement de la salle d'accouchement pour favoriser un environnement de détente pour la femme.
Les parturientes sénégalaises saluent cette initiative où leur bien-être global est au cœur de la prise en soin par les professionnels de la santé.

Ce projet-pilote, qui avait débuté dans les districts sanitaires de Tambacounda et Kédougou, ayant des retombées positives, l'accouchement humanisé pourrait bien s'étendre à l'ensemble du territoire sénégalais.


[1] Organisation des nations unies (ONU). « Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle. Assurer l'éducation primaire pour tous. », Fiche d'information, (page consultée le 12 juin 2014), [en ligne], http://www.un.org/fr/millenniumgoals/pdf/2013/goal5.pdf
[2] Japan International Development Agency. (Page consultée le 12 juin 2014). http://www.jica.go.jp/senegal/french/office/activities/sante03.html

Source - Tiré de la VIGIE MÉDIA du SIDIIEF
http://www.sidiief.org/tag/sante-de-la-mere-et-de-lenfant/GUEYE, Maimouna. (3 juin 2014). « Santé maternelle et infantile : L’accouchement humanisé testé à Gaspard Camara », LeSoleil online (Page consultée le 12 juin 2014), [en ligne]