Espoirs pour un vaccin anti-VIH muqueux
Dans nos muqueuses - respiratoire, digestive et génitale - se trouvent des anticorps
qui peuvent parfois interdire la pénétration d’un agent infectieux dans l’organisme (virus par exemple). Certains vaccins provoquent l’apparition d’anticorps sur les muqueuses : c’est le cas du vaccin contre la poliomyélite (vaccin oral). Si, vaccinés, nous ingérons du virus polio (aliments souillés), le virus traverse tout le tube digestif sans pénétrer dans le sang, donc sans provoquer d’infection ni de maladie.
Concernant le SIDA, de rares sujets ont, sur leurs muqueuses, des anticorps contre le VIH : ils ne contractent pas la maladie. Ces anticorps ont été retrouvés chez des femmes résistantes à l’infection VIH malgré des rapports sexuels non protégés.
Forte de cette constatation, une équipe de chercheurs a testé un vaccin anti-VIH innovant (MYM V101).
L’administration par voie intramusculaire et nasale, chez le singe macaque, a entraîné l’apparition d’anticorps sur les muqueuses. Ces anticorps bloquent la pénétration du VIH au niveau de la muqueuse vaginale.
Un essai fut ensuite réalisé chez 24 femmes séronégatives, avec un vaccin administré par voie IM et intranasale (spray). Le vaccin provoqua l’apparition d’anticorps identiques à ceux du singe (IgG, IgA), sériques, mais aussi au niveau des muqueuses vaginale et rectale.
La tolérance du vaccin fut excellente et la réponse immunitaire importante.
Bien évidemment, il n’était pas question de provoquer une infection expérimentale chez ces femmes !
Mais il y a tout lieu de penser que la protection pourrait être identique à celle du singe.
Cet essai est une première étape et nécessite encore des études complémentaires avant de pouvoir mener des essais chez l’homme.
Immunity 2011 ; 34 : 269-280