De bonnes nouvelles, pour une fois ?
Un rapport de l'OMS 2013
L'OMS vient de publier son rapport 2013 consacré aux statistiques sanitaires mondiales.
L'abondance des chiffres et des tableaux donne un peu le vertige et il n'est pas très simple d'en faire la synthèse. Cependant, ce rapport permet d'affirmer que les écarts de santé entre les pays les plus riches et les plus pauvres se sont réduits de façon importante ces dernières années.
À l'approche de la date butoir de 2015 fixée pour les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), l'OMS souligne dans ce rapport les progrès considérables accomplis dans la réduction de la mortalité des enfants, de la mortalité maternelle, dans l'amélioration de la nutrition et dans la diminution de la mortalité imputable à l'infection à VIH, à la tuberculose et au paludisme.
Par exemple, les pays classés dans la catégorie des 25 % les plus défavorisés ont fait des progrès impressionnants dans le domaine de la santé. Ainsi dans les pays les plus pauvres de la planète, la mortalité infantile a pu être réduite de 39 % depuis 1990.
«Les efforts intenses déployés pour atteindre les OMD ont manifestement amélioré la santé des populations partout dans le monde», a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l'organisation.
Toutefois, le monde reste, selon l'OMS, très inéquitable. Ainsi, bien que 27 pays aient déjà atteint la cible fixée par les OMD, le rythme actuel des progrès ne sera pas suffisant pour atteindre d'ici 2015 les objectifs fixés, notamment la réduction de deux tiers du taux de mortalité des enfants par rapport à 1990.
Autre exemple : 95 % des décès dus au paludisme se produisent dans 14 pays seulement, alors que le nombre des décès dus à la tuberculose a connu une réduction de seulement 34 % dans les pays ayant les plus forts taux de mortalité par tuberculose, contre 70 % dans les pays ayant les taux les plus faibles.
« Si nos statistiques montrent que, globalement, les écarts se réduisent entre les pays les plus et les moins avantagés dans le monde, la situation est, pourtant, loin d'être satisfaisante. Les progrès sont inégaux et de larges écarts subsistent à l'intérieur des pays et entre eux.», a précisé le Dr Ties Boerma, Directeur à l'OMS du département Statistiques sanitaires et systèmes d'information.
Donc une lueur d'espoir mais le combat n'est pas terminé pour lutter contre les inégalités d'accès aux soins et à la santé.
Christian Mongin, médecin, Paris