ALERTE : virus Ebola

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Epidémie de fièvre hémorragique en Guinée

L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola s’étend en Guinée. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé le 27 mars, 4 cas à Conakry, la capitale (un cinquième reste suspect). Les Etats voisins sont en alerte. Pour autant, aucune restriction concernant les déplacements dans ces pays n’a été émise. Les recherches se poursuivent dans le but d’identifier la source de l’infection et la façon dont elle est arrivée à Conakry.

Ces derniers jours, 15 nouveaux cas - dont les 5 de la capitale - ont été rapportés dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Outre les cas de Conakry, les autres cas se situent dans des districts du Sud-Est de la Guinée (8 à Guekedou, 2 à Macenta). Au total, depuis le début de la flambée épidémique, 103 cas ont été signalés (suspects et confirmés confondus). Et 66 sont décédés, ce qui porte le taux de létalité à 64 %.

L’OMS a recommandé aux pays voisins d’ « intensifier la surveillance sanitaire, en particulier à la frontière. » Le Libéria a déjà rapporté 8 cas suspects dont 6 décès. La Sierra Leone a signalé 6 cas suspects, dont 5 morts. Les analyses se poursuivent pour confirmer ou non.

Ces dernières années, Ebola a touché plusieurs pays africains comme la RDC et l’Ouganda. C’est la première fois que le virus frappe la Guinée. L’épidémie a été confirmée par l’Institut Pasteur de Lyon. Les analyses complémentaires sont actuellement en cours pour déterminer la souche du virus. D’après les premiers résultats, il pourrait s’agir de la souche Ebola- Zaïre.

Sur place, l’OMS ainsi que MSF ont déployé des équipes pour soutenir les autorités locales. MSF a envoyé 24 spécialistes et deux avions charters ont décollé de France et de Belgique le 23 mars pour y acheminer 33 tonnes de matériel, notamment des structures permettant d’isoler les malades.

Rappels

La fièvre hémorragique à virus Ebola est une maladie virale aiguë.
Le virus Ebola est très contagieux, il est transmis par contact direct avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques (sperme) de personnes infectées. Il peut aussi se transmettre à l’homme lors de la manipulation d’animaux porteurs du virus ou malades, vivants ou morts : chimpanzés, gorilles et antilopes des bois. On pense que certaines chauves-souris frugivores sont les hôtes naturels du virus Ébola.

Les flambées de fièvre hémorragique à virus Ébola surviennent principalement dans les villages isolés d’Afrique centrale et d’Afrique de l’ouest, à proximité des forêts ombrophiles tropicales. Le virus se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine.

Les flambées ont un taux de létalité pouvant atteindre 90%. Et actuellement, il n’existe ni traitement, ni vaccin spécifiques contre cette affection.

Selon l’OMS, « la fièvre hémorragique à Ébola est l’une des maladies virales les plus virulentes connues chez l’homme. » Le filovirus a été identifié pour la première fois en 1976 dans la province ouest-équatoriale du Soudan et dans une région voisine du nord du Zaïre devenu aujourd’hui la RDC.

Il existe cinq types de virus Ébola. Ils ont été à l’origine d’importantes flambées de fièvre hémorragique en Afrique, dont la dernière en 2012 en RDC.

Par Dr Jean-Loup Rey, santé publique

Source : OMS, 27 mars 2014