Suivi simplifié des ARV

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Suivi simplifié des ARV Rédigé janvier 2010 Les traitements ARV peuvent être administrés de manière efficace et sûre dans des localités isolées, où le suivi de routine en laboratoire ne peut pas être assuré, d'après les résultats d'une étude présentée lors de la 5ème Conférence de l'International AIDS society (IAS), qui s'est tenue au Cap, en Afrique du Sud. L'essai clinique appelé DART (Développement du traitement antirétroviral en Afrique), mené en Ouganda et au Zimbabwe par l'institut britannique Medical research council, visait à déterminer si le suivi biologique conduisait à une amélioration significative des résultats des traitements ARV. Pour procéder à cet essai, 3 316 patients éligibles à un traitement ARV ont été recrutés et répartis en deux groupes au hasard. Pour le premier groupe, on effectuait une numération de CD4 et des tests de toxicité tous les trois mois ; pour le second groupe, on procédait aux mêmes analyses mais les résultats n'étaient transmis aux médecins qu'en cas d'anomalie grave. Dans le cas contraire, les médecins s'appuyaient uniquement sur la surveillance clinique. Au bout de 5 ans, 90 % des patients du premier groupe étaient toujours en vie, contre 87 % dans le second groupe ; 22 % des patients du premier groupe avaient développé une nouvel épisode infectieux lié au sida, contre 28 % dans le second groupe. Sur le plan des effets secondaires du traitement, les deux groupes ne présentaient pas de différence. En outre, les autres différences entre les groupes n'apparaissaient pas avant la troisième année du traitement. Les chercheurs ont donc conclu que la surveillance clinique seule pouvait suffire pendant les deux premières années de traitement. Le Pr Mugyenyi, un des responsables de l'étude a déclaré : « Cela signifie que les traitements pourraient être administrés sur place, à condition que les soignants disposent d'une formation, d'un soutien et d'une supervision adaptés ». Une analyse des coûts a permis d'établir que l'on pourrait augmenter d'un tiers le nombre de patients efficacement traités contre le VIH en Afrique, si le suivi biologique, qui représente un coût élevé, n'était pas effectué de manière routinière. Cependant, les résultats de l'étude DART entrent en contradiction avec une étude menée récemment dans l'ouest du Kenya. Au total, comme le dit le Pr Gilks autre responsable de l'étude DART : « Tant que l'accès universel [aux traitements] ne peut être garanti, la priorité est de permettre aux patients non traités d'accéder aux ARV ».