Spécial SIDA infirmier : annexes

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Annexe 1 : syndrome méningé

1. Définition

annexes

Ensemble de signes liés à une infection de l'enveloppe du cerveau et de la moelle épinière (les méninges) causée soit par des bactéries, des virus ou des parasites.

2. Signes cliniques du syndrome méningé

Céphalées

  • Violentes, diffuses, souvent pulsatiles,
  • Constantes (aggravées par la lumière, les mouvements de la tête, le bruit),
  • Ne cédant pas aux antalgiques habituels,
  • Irradiant vers le cou et le rachis.

Vomissements

Sans nausée préalables, sans effort (lors des changements de position).

D'autres signes peuvent aussi être présents

  • Troubles du rythme (bradycardie),
  • Troubles respiratoires (bradypnée, pauses),
  • Hypertension artérielle.

Les signes de gravité sont

  • Troubles de la conscience (obnubilation, états confusionnels, coma),
  • Convulsions, surtout chez les enfants.
Association fièvre + céphalées intenses + troubles neurologiques = alerter

Les signes observés à l'examen

  • La raideur de la nuque est le signe méningé le plus précoce et le plus constant. Elle se recherche par la flexion passive de la tête sur le thorax. Le mouvement est limité par la contracture très douloureuse des muscles cervicaux postérieurs. Les mouvements latéraux sont moins douloureux et possibles.
  • L'attitude "en chien de fusil" est due à la contracture rachidienne.
  • Le signe de Kernig se recherche en pliant les cuisses sur le bassin, jambes étendues : une douleur s'oppose à cette extension et oblige le patient à fléchir les cuisses et les jambes.
  • Le signe de Brudzinski apparaît lors des tentatives de flexion de la tête vers l'avant, on observe une flexion involontaire des membres inférieurs.
Méningite = syndrome méningé + perturbation du LCR Traitement antibiotique obligatoire pour la méningite bactérienne

Le chloramphénicol huileux et la ceftriaxone peuvent être utilisés.

Lors de la période épidémique : chloramphénicol solution huileuse ou ceftriaxone 1 mg/j x4 j.

Les deux produits ont une action dès la première injection.

Actions et surveillance infirmières

Si épidémie

  • En cas de suspicion de méningite il faut commencer le traitement antibiotique en urgence et référer le cas au plus vite après avoir alerter en urgence.
  • Allonger le patient dans un endroit calme et sombre.

Si patient séropositif

  • Référer

Annexe 2 : indice de KARNOFSKY

L'indice de KARNOFSKY peut aider l'infirmier à apprécier de manière objective l'évolution de l'état général d'une personne atteinte par le VIH.

Il permet d'évaluer de manière simple les manifestations d'autonomie ou de dépendance du patient et d'adapter la prise en charge à la situation particulière de chacun.

Cet outil, à condition qu'il soit utilisé par l'infirmier à chaque consultation au centre de santé permet d'établir un suivi régulier de la progression de la maladie et de l'efficacité des traitements.

En outre, il peut être envisagé comme un support pour la mise en place d'un véritable plan de soins.

Indice de Karnofsky
100% Normal, pas de signes de maladie.
90 % Peut mener une activité normale, symptômes ou signes mineurs de la maladie. Totalement autonome.
80 % Peut mener une activité normale mais avec effort, symptômes ou signes mineurs. Totalement autonome.
70 % Peut se prendre en charge, incapable de mener une activité normale. Autonome, mais à stimuler.
60 % Nécessite une aide occasionnelle, mais peut prendre en charge la plupart de ses besoins. Semi-autonome.
50 % Nécessite une aide suivie et des soins médicaux fréquents. Semi-autonome.
40 % Handicapé, nécessite une aide et des soins particuliers, dépendant.
30 % Sévèrement handicapé, dépendant.
20 % Très malade, soutien actif, absence totale d'autonomie.
10 % Moribond, processus fatal progressant rapidement.

Annexe 3 : médicaments utiles au traitement des infections

et symptômes opportunistes

Infections ou syndromes opportunistes DCI des médicaments utiles
Fièvre Paracétamol, acide acétylsalicylique (AAS), chloroquine, quinine 300
Diarrhées chroniques Cotrimoxazole (CTX), métrodinazole, mébendazole, thiabendazole, lopéramide, butylscopolamine, phloroglucinol, atropine, SRO, solutés IV
Candidose buccale ou vaginale Miconazole, kétoconazole, fluconazole, nystatine cp gyneco., violet de gentiane, ketoconazole ovules
Céphalées Paracétamol
Toxoplasmose Pyriméthamine, sulfadiazine-pyriméthamine, sulfadoxine, AAS
Tuberculose Prise en charge dans service spécialisé : centre anti-tuberculeux
Infections ORL Amoxicilline, aciclovir cp 100 ou 800 et crème
Herpès, zona Violet de gentiane, éosine aqueuse, aciclovir
Toux Terpine codéine, carbocistéine, prométhazine, amoxicilline, crotamiton, prométhazine, pristinamycine 500
Eruptions cutanées (furoncles, abcès) Prométhazine, chlorphénamine, lotion de calamine, cloxacilline 500
Crytococcose neuroméningée Amphotéricine B, fluconazole

Cette liste a été établie à partir des données des centres de soins associatifs du réseau Afrique 2000. ; elle reprend les 11 infections ou syndromes retrouvées le plus souvent dans les 9 pays francophones concernés (http://www.sidanet.asso.fr/)

Annexe 4 : hygiène en milieu de soins et prévention des accidents d'exposition au sang (AES)

1. Hygiène en milieu de soins

Définition

C'est la mise en place d'un ensemble de mesures et principes pour éviter l'extension individuelle et collective de la maladie. Les structures de soins sont des lieux où le risque de contracter une infection est importante. Ce risque concerne les malades, les familles et le personnel.

Organisation et hygiène des locaux

Le matériel nécessaire devra être disponible pour le personnel soignant afin de respecter les mesures de protection universelle. Pour l'organisation et l'hygiène des locaux et du mobilier, le personnel des centres de santé devra organiser au mieux les lieux de travail et disposer le mobilier ainsi que le matériel de telle sorte qu'ils soient accessibles et que la circulation soit aisée.

On veillera à ce que les locaux soient en parfait état de propreté et aérés avant l'arrivée des patients. Les poubelles doivent être couvertes. Les lieux de déversement ou de combustion des déchets doivent être interdits d'accès aux patients et visiteurs.

Les salles d'eau et les toilettes devront être maintenues dans un état de propreté minitieuse et seront inspectés au moins une fois chaque matin par un professionnel de la santé.

Hygiène du matériel : décontamination et stérilisation

Il faut respecter les mesures de prévention selon les étapes suivantes :

  • lavage des mains à l'eau et au savon et après chaque tâche,
  • protection du personnel avec des barrières physiques (gants de ménage, tabliers),
  • brossage/rinçage/nettoyage du matériel avec un détergent,
  • désinfection du matériel dans une solution d'eau de javel à 0,5 % pendant 20 minutes; - séchage à l'air libre ou avec un linge propre, - stérilisation au poupinel (chaleur sèche) ou à l'autoclave (chaleur humide) ou désinfection de haut niveau du matériel usagé (par ébullition ou par produit chimique).

Gestion des déchets

Elle comprend la collecte la collecte et l'élimination des déchets.

La collecte :

  • Les poubelles doivent être munies de couvercles et être placées dans des endroits pratiques pour éviter les déplacements fréquents.
  • Utiliser des poubelles différentes pour les déchets à brûler et les déchets à enterrer.
  • Le matériel utilisé pour contenir et transporter les déchets ne doit plus être utilisé pour d'autres tâches.

L'élimination : tableau ci-dessous

Résumé des différentes étapes pour l'élimination des déchets
Liquides et tissus biologiques : sang, pus, placente, urine
  • Porter des gants de ménage.
  • Verser les liquides dans un évier, dans les toilettes munies d'une chasse d'eau ou dans les latrines : évitez d'éclabousser.
  • Nettoyer soigneusement l'évier ou les toilettes.
  • Décontaminer les récipients avec une solution chlorée à 0,5 %.
  • Attendre 15 mn et rincer le récipient.
  • Décontaminer les gants en les trempant dans une solution chlorée à 0,5 %.
  • Enlever les gants, se laver les mains.
Déchets solides : coton, emballages, bandes, gaze, seringues, aiguilles
  • Porter des gants de ménage.
  • Jeter les déchets solides dans les poubelles lavables inoxydables munies de couvercle.
  • Incinérer ou vider les déchets dans une fosse clôturée afin de les brûler.
  • Si les déchets ne peuvent être brûlés, les enterrer dans une fosse isolée.
  • Décontaminer les gants en les trempant dans une solution chlorée à 0,5 %.
  • Enlever les gants, se laver les mains.

2. Prévention des AES

Définition

L'accident d'exposition au sang se définit comme un contact accidentel avec du sang ou un liquide biologique (urines, selles...) suite à une effraction cutanée (piqûre, coupure...), une projection sur une muqueuse (oeil, bouche...) ou un contact sur une peau lésée (plaie, eczéma...). Le risque de séroconversion est plus élevé si l'aiguille est creuse, si la lésion est profonde, si le temps de contact est prolongé, si absence de protection et si le patient source est plus immunodéprimé.

Précautions universelles

Les régles universelles de prévention des AES devront être appliquées de façon systématique dans les sallas de soins.

Service de soins

  • Etre correctement vacciné contre l'hépatite virale B.
  • Se laver les mains au savon avant et après chaque soin ou acte technique.
  • Ne jamais recapuchonner ou plier les aiguilles usagées.
  • Utiliser un conteneur imperforable pour jeter immédiatement les instruments piquants ou coupants (une aiguille souillée = une aiguille jetée).
  • Porter des gants pour prélever et manipuler tout produit biologique, notamment lorsqu'il contient du sang (le port de gants ne dispense pas du lavage des mains).
  • Protéger toute plaie par un pansement.
  • Porter des lunettes et une blouse lorsque les soins ou les manipulations exposent à des projections.
  • Décontaminer immédiatement tout instrument utilisé et toute surface souillée par du sang ou un liquide biologique, avec de l'eau de javel.

Salle d'accouchement (en plus des précautions déjà citées)

  • Avoir à sa disposition des gants, des tabliers, de l'eau et du savon lorsque l'on programme un accouchement.
  • En cas de révision utérine, utiliser des gants de révision.
  • Se laver les mains à l'eau et au savon après tout contact avec du sang ou d'autres liquides organiques.
  • Prendre soin de se protéger la bouche, le nez et les yeux contre toute éclaboussure de sang ou d'autres liquides organiques
  • Utiliser une sonde d'aspiration avec bocal piège lorsqu'il est indispensable d'aspirer à la bouche les secrétions veaux-nés.
  • Avoir à disposition, dans les structures de soins de santé ou l'on risque d'en avoir besoin, des ballons et masques pour réanimation.
  • Transporter le linge souillé par du sang ou d''autres liquides organiques dans des sacs étanches, en le pliant de telle sorte que les parties souillées soient à l'intérieur. Laver à l'eau chaude avec un détergent.
  • Brûler les déchets solides tels que les pansements ou le placenta, (ou les enterrer dans des endroits où ils ne risque pas d'être déterrés).
  • Utiliser un porte-aiguille pour les épisiotomies (prévention des piqures accidentelles).

3. Conduite à tenir en cas d'AES

Respecter strictement les directives nationales de prise en charge des AES

Soins immédiats à effectuer par l'accidenté

  • En cas d'exposition à travers la peau suite à une piqûre, coupure, etc.
    • Nettoyage à l'eau courante ou au savon
    • Rinçage à l'eau propre
    • Désinfection à l'eau de javel 12 degrés au 1/10e ou au Dakin ou à la polyvidone iodée en solution dermique pure ou à l'alcool à 70 degré (laisser 5 minutes de contact au moins).
  • En cas de projection sur les muqueuses et les yeux.
    • Rinçage prolongé à l'propre (5 minutes).

Evaluation du risque de transmission du VIH

Contacter rapidement le médecin référent.
Un traitement prophylactique gratuit par trithérapie ARV (à débuter dans les 48 heures suivant de l'accident) peut-être prescrit selon certains critères. Il sera arrêté sil le statut dupatient se révèle négatif

Bilan biologique initial à faire dans les 8 jours chez l'accidenté et le patient source.

  • Sérologie VIH
  • Sérologie des hépatites B et C
  • Certificat médical final au 6ème mois, délivré par le médecin référent.

Développement et Santé,n°181, 2006