Les infections opportunistes

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  • Tuberculose
  • Septicémies à salmonelles
  • Pneumonie à germes banaux
  • Pathologies cutanées :
    • infections fongiques récurrentes de la peau, de la bouche et du pharynx (candidose, dermatophytose)
    • infections virales (zona, herpès simplex...)
    • infections bactériennes (furonculose, impétigo....)
  • Fièvres :
    • infections virales (Cytomégalovirus, Epstein-Barr virus...)
    • infections fongiques (cryptococcose...)
  • Diarrhée chronique avec perte de poids
  • Méningite et l'encéphalite (toxoplasmose)
  • Autres maladies telles que des cancers (sarcome de Kaposi)
  • Autres maladies sexuellement transmissibles

I. Prévention

La chimioprophylaxie primaire par le cotrimoxazole (voir article correspondant)

Dans le but d'éviter certaines infections opportunistes (toxoplasmose, pneumocystose...) le patient VIH + ayant moins de 350 CD4 par mm3 devrait bénéficier d'un traitement par cotrimoxazole.

1. Les contre-indications de ce traitement sont

  • contre-indication absolue : toutes allergies aux sulfamides ;
  • l'anémie (qui devra être traitée avant de débuter le traitement) ;
  • le premier trimestre de la grossesse ;
  • la présence d'une infection aiguë traitée par un autre sulfamide.

2. Les patients devant bénéficier de ce traitement sont

  • tout patient symptomatique ;
  • patient asymptomatique présentant un taux de CD4 < à 350/mm3.

3. Posologie :

  • cotrimoxazole forte (TMP 160 mg + SMZ 800 mg) 1 comprimé par jour
  • cotrimoxazole simple (TMP 80 mg + SMZ 400 mg) 2 comprimés par jour

Il convient d'effectuer régulièrement un suivi et des contrôles réguliers qui permettront d'évaluer l'efficacité et la bonne tolérance du médicament.

Les effets indésirables tels que décollement cutané, phlyctène et atteinte des muqueuses doivent conduire à l'arrêt immédiat du traitement et à référer le patient au niveau supérieur.

II. Tuberculose

La lutte contre la tuberculose constitue une urgence mondiale car, elle touche de plus en plus de malades dans de nombreuses régions du monde. Les conséquences de la tuberculose couplée au VIH sont dramatiques en Afrique.

1. Définition

La tuberculose est une maladie infectieuse causée par un germe appelé Mycobacterium tuberculosis ou bacille de Kock. Le germe entraîne généralement une infection au niveau des poumons, mais d'autres organes peuvent être atteints.

2. Mode de contamination

Aérienne : lorsque la personne tousse ou éternue des minuscules gouttelettes contenant les germes sont projetées dans l'air.

Les malades du SIDA sont particulièrement sensibles à la tuberculose.

Tuberculose + VIH = risque mortel pour le malade.

Il FAUT OBLIGATOIREMENT TRAITER. Les traitements antituberculeux sont très efficaces même chez les malades du SIDA.

3. Clinique

  • toux qui dure depuis plus de 2 semaines

  • amaigrissement asthénie, fatigue

  • diminution de l'appétit

  • fièvre

Mais le signe essentiel est une toux qui dure plus de 2 semaines, ce signe doit entraîner une recherche de bacilles dans les crachats.

Les malades atteints de tuberculose peuvent également avoir des signes tels que : essoufflement, sueurs nocturnes, aménorrhée...

4. Diagnostic

  • Examen des crachats positif (présence de bacilles acido alcoolo résistants).
  • Radiographie des poumons (si la bactériologie est négative).
Tous les sujets ayant un tableau clinique de tuberculose doivent bénéficier d'un examen de leurs crachats au microscope.

Le traitement est prescrit dans les services spécialisés de lutte contre la tuberculose en application des différents protocoles nationaux.

Il est long, de 6 à 8 mois et comprend toujours une association de 3 ou 4 antituberculeux respectant les protocoles établis dans chaque pays, dont :

  • Rifampicine : antibiotique antituberculeux majeur, actif sur les bacilles de Koch intra et extra cellulaires.
  • Isoniazide (INH) : antibiotique antituberculeux de base dans le traitement des tuberculoses, administré par voie buccale, parentérale ou locale.
  • Ethambutol, antibiotique antituberculeux, administré par voie buccale ou parentérale.
  • Pyrazinamide.
  • Streptomycine par voie parentérale.
La conduite à tenir face à un malade du SIDA présentant une infection par la tuberculose est la suivante :
  • Dans les salles d'hôpitaux, les dispensaires, les salles de recueil des expectorations, laisser les portes fermées et les fenêtres ouvertes ;
  • Apprendre au patient à se couvrir la bouche lorsqu'il tousse ;
  • Utiliser des récipients avec couvercle pour recueillir les expectorations ;
  • Si les conditions météorologiques le permettent encourager le malade à rester dehors.
ATTENTION ! Une personne positive pour le VIH ne doit pas recevoir de thioacétazone car ce médicament peut entraîner des réactions graves. Les médicaments antirétroviraux peuvent réagir avec d'autres médicaments, en particulier la rifampcine. Il est important pour l'infirmier de vérifier que tout médicament prescrit au malade n'entraînera pas de réaction négative avec les autres médicaments que prend cette personne.

5. Effets secondaires des médicaments antituberculeux

Isoniazide

Neuropathie périnhérique :
Fréquence ++ chez les sujets VIH et les personnes consommant de l'alcool.
Siqnes cliniques :
Sensation de brûlures au niveau des pieds, de douleur
ou engourdissement au niveau des membres.
Traitement
:
10 mg/ jour de pyridoxine en plus de l'isoniazide
Référer.

Rifampicine

Hépatite toxique
Signes cliniques :
Ictère, nausées, vomissements, douleurs abdominales
Référer

Pyrazinamide

Neuropathie
Signes cliniques :
Douleurs au niveau des articulations
Référer.

Streptomycine

Troubles des nerfs auditifs
Signes cliniques :
Si le malade dit qu'il entend mal ou présente des troubles de l'équilibre.
Arrêter immédiatement le traitement et référer.

Ethambutol

Troubles des nerfs optiques
Siqnes cliniques :
Diminution de la vision et de la perception des couleurs

Développement et Santé, n°181, 2006