Le SIDA, comment en parler à l'école
Nous avons déjà publié le résumé de deux actions réalisées en République Démocratique du Congo par le Centre pour la Promotion de la Santé de Kangu-Mayumbe*.
Nous avions présenté la réalisation d'un projet et son évaluation. Il concernait l'éducation à l'hygiène et à la santé auprès d'enfants scolarisés.
Dans le numéro 145 (février 2000), nous avions résumé le bilan et la deuxième phase de ce projet. Ici, nous présentons un travail de sensibilisation sur le sida. L'action a été menée auprès de 180 enseignants en vue de l'éducation de 5 400 écoliers de 13 à 16 ans, dans 12 centres scolaires. Il s'agit d'écoles confessionnelles de la région du Mayumba en République Démocratique du Congo.
L'idée d'utiliser les écoliers comme vecteurs de l'information est une idée judicieuse et féconde. L'école est le seul endroit où il est facile de faire profiter des centaines de jeunes de l'action entreprise. En zone rurale, ce sont les enfants scolarisés qui sont les plus accessibles, tout en étant les plus aptes à un changement de comportement. Les écoliers peuvent transmettre l'information aux autres enfants qui n'ont pas eu la possibilité de fréquenter l'école et ils peuvent aussi en faire bénéficier leurs parents. De plus, une documentation sous la forme de brochures illustrées est donnée à l'écolier, elle peut être lue par les parents et par les aînésde la famille. L'action peut ainsi avoir un effet démultiplicateur dans la communauté.
En ce qui concerne le sida, sachant qu'il est la principale cause de mortalité chez les jeunes adultes, on peut penser que les professeurs éducateurs doivent avoir le souci d'expliquer à leurs élèves les risques actuels.
Le Centre pour la Promotion de la Santé a donc décidé de sensibiliser les professeurs, et par eux, les écoliers du secondaire, ainsi que leurs parents, au danger d'infection par le VIH et à ses conséquences désastreuses.
Le projet qui s'est déroulé sur deux ans (1999 à 2001), et dont nous allons faire un compte rendu a été parrainé par Brot für die Welt de Stuttgart, Aktion Dreikönigssingen d'Aachen, Caritas de Genève, Frères et Soeurs de l'Espérance de Genève et Difäm de Tübingen.
I. La phase d'enquête et de préparation du projet
Celui-ci a commencé par une enquête dans les écoles pour mieux cerner les attitudes des écoliers dans le domaine de la sexualité, ainsi que leur perception du problème du sida. Dans ce but, un questionnaire a été distribué à un échantillon d'écoliers. Puis, un autre questionnaire a été distribué aux enseignants, enfin un questionnaire spécifique a été distribué aux comités des parents. Au total, trois types de questionnaires ont été remplis et étudiés.
Il ressort de cette enquête que
- Les écoliers ont une information parfois juste, mais souvent très partielle ou même erronée.
- Pour certains, le sida est transmis par les vêtements, la vaisselle, les moustiques...
- Le sida est parfois associé à la sorcellerie ou à une influence malveillante, d'autres fois il est associé à certains groupes sociaux (prostituées, chômeurs) ou à certains comportements (homosexuels).
- Les écoliers ne faisant pas partie de ces groupes ne se sentent pas concernés. Ils ne courent donc aucun risque, pensent-ils !
Ces résultats ont convaincu les concepteurs du projet de la nécessité, pour les adultes et les éducateurs en charge des adolescents en milieu scolaire, de se mobiliser pour fournir aux jeunes une information simple, scientifiquement sûre et facile à retenir.
*Bureau d'études et de recherches pour la promotion de la santé - BP 1 800 - Kangu-Mayumbe (BC) - République Démocratique du Congo
1. Résistances d'ordre culturel
Le sexe étant un sujet tabou, il a fallu réfléchir à plusieurs aspects du projet éducatif. Est-il sain de parler du sida à l'école ? Il a fallu réfuter l'idée courante que l'éducation sexuelle à l'école favorise les relations sexuelles précoces. Des enquêtes faites par l'O.M.S. dans plusieurs pays ont montré le caractère non fondé de cette crainte. Au contraire, ces enquêtes ont montré que non seulement l'éducation sexuelle avait permis de retarder les premiers rapports sexuels, mais aussi que les jeunes qui avaient déjà des rapports sexuels ont adopté des pratiques plus sûres.
Quel serait le rôle des parents dans le projet ?
Il faut évidemment associer les parents car ils peuvent, tout comme les enseignants, jouer un rôle clé dans la transmission de l'information aux enfants. Mais, traditionnellement, les parents ne se sentent pas autorisés à parler de sexe ou de comportement sexuel à leurs enfants. Or, le risque du sida est tel pour les jeunes que les parents doivent leur apporter conseils, compréhension et assistance. Ils pourraient expliquer les risques du sida à leurs enfants et l'importance qu'il y a pour eux de retarder leurs premières expériences sexuelles, ou, en tout cas, de les faire sans trop de risques. Ils peuvent enfin aider leurs enfants à orienter leur attention et leur énergie vers des loisirs à moindre risque. Mais les parents sont mal préparés à dialoguer avec leurs enfants. Parmi les objectifs fixés, le projet a donc intégré la recherche d'un dialogue entre les parents et les adolescents. Proposer aux écoliers l'adoption d'un comportement sexuel responsable suppose la collaboration entre parents et enseignants, or, justement, il faudrait vaincre la résistance d'ordre culturel qui fait du sexe un tabou dans la société. Il y a quelques années, il était presque inimaginable qu'une personne adulte et responsable comme l'enseignant se mette à parler du sexe en classe. La société réprouvait un tel acte qualifié de "scandaleux" et "d'incitation à la débauche"... et beaucoup d'enseignants ne se sentaient pas aptes à donner à leurs élèves des conseils adéquats. Tout cela montrait clairement que parler du sida à l'école exigeait d'abord la formation des enseignants à ce nouveau rôle.
2. Les objectifs du projet et les modalités d'action
Il s'agissait donc
- d'améliorer les connaissances de base des adolescents,
- de lutter contre les mythes qui encouragent la fatalité et les attitudes irresponsables,
- de susciter le respect de tous les groupes sociaux. (On a vu que la condamnation des prostituées, des chômeurs et des homosexuels est l'occasion de se rassurer soi-même et de ne pas se sentir concerné),
- d'encourager l'abstinence chez les jeunes, plus tard la fidélité et si nécessaire le préservatif,
- d'attirer l'attention des adolescents sur les risques que présente le vagabondage sexuel,
- d'équiper les enseignants d'un matériel pédagogique adapté pour soutenir leur action éducative,
- de remettre à chaque écolier un "kit" constitué de quatre documents dont un spécialement destiné à leurs parents.
Les deux formateurs (masculin et féminin) ont commencé par contacter les autorités politiques, administratives et scolaires pour les convaincre de l'opportunité du projet. Puis ils ont rencontré les directeurs d'école et les parents responsables du comité scolaire pour les informer avec précision sur le projet et ses objectifs et pour recueillir leurs avis. Ensuite, la priorité a été donnée aux centres scolaires dont le directeur ou le comité de parents a explicitement sollicité les formateurs pour la réalisation du projet.
Il a été prévu que la formation des enseignants se déroulerait en quatre séances d'une heure et demie chacune pour trouver avec eux la manière convenable et efficace de parler du sida à leurs élèves.
Chaque enseignant reçoit un matériel pédagogique
- un poster : "jeunes ne devenez pas père ou mère trop vite",
- une boîte à images : "le sida et la famille" ainsi que le livre qui l'accompagne ;
et 4 brochures
- le sida, comment en parler à l'élève ?
- le sida est là ! Que faire ?
- la bande dessinée : "Monzeli, Makaya, Nzuija et les autres",
- "la flottille de l'espoir" pour une prévention du sida, adaptée et personnalisée. Nous citons une partie de l'introduction de cet ouvrage parce qu'elle donne bien l'esprit dans lequel ce document a été rédigé : "Les personnes ont des tempéraments, des cultures, des coutumes, des convictions et des religions différentes. Notre but est d'aider toute personne, chaque personne, à choisir le moyen qui lui convient le mieux pour se protéger du sida.... Nous espérons que des amis, des voisins, des parents liront ce livre ensemble, échangeront leurs impressions, le prêteront à d'autres et s'aideront les uns les autres à acquérir la volonté, le désir et le "coeur" d'éviter l'infection du VIH".
Les 4 brochures précédentes devaient être distribuées à chaque écolier. Enfin des tournées théâtrales dans les écoles secondaires concernées par le projet étaient prévues. La troupe "Atelier Théâtr'Actions* " (ATA) est spécialisée dans la sensibilisation aux problèmes de santé. Elle fonctionne grâce à l'assistance de Difäm de Tübingen.
On peut résumer ainsi le but de l'ensemble de ce projet
- Ne pas recevoir le VIH (danger mortel).
- Ne pas donner le VIH ("tu ne tueras pas").
*Atelier-Théatr'Actions, 3e rue N° 253, Q. Industriel, BP 1549, Kinshasa-Limete, République démocratique du Congo. E-mail : mailto:[email protected]
Il. Les difficultés rencontrées et l'adaptation pendant la réalisation du projet
Au cours de l'année 2000-2001, le Centre pour la promotion de la santé a réalisé une nouvelle enquête auprès d'échantillons d'écoliers pour essayer de déterminer l'impact du projet, l'amélioration des connaissances des écoliers, des enseignants et des parents et les changements éventuels de comportement.
Dans la réalité du terrain, au fur et à mesure que l'action se poursuivait dans les écoles, les concepteurs du projet apprenaient à devenir moins ambitieux et à viser des objectifs plus modestes. Ils ont vérifié qu'il est illusoire de vouloir changer les comportements par une action de si brève durée.
1. Un bilan nuancé
Ils ont constaté que les nouvelles connaissances sont souvent mélangées à des idées plus anciennes, bien ancrées et peu rationnelles. Les connaissances nouvelles ont souvent peu de liens avec la vie réelle et elles influencent donc peu le comportement.
Certes, les idées fausses selon lesquelles on attrape le sida par la vaisselle, les poignées de main, les toilettes n'ont plus cours. Mais sur l'origine du sida, on trouve des réponses comme celles-ci : "c'est arrivé par des relations sexuelles entre des gens de races différentes", ou bien "c'est une punition de Dieu pour ceux qui ne sont pas sur la bonne voie", ou encore "c'est une vengeance des Japonais contre les Américains qui leur ont envoyé la bombe atomique"...
Par contre, à la question : "Comment attrape-t-on le sida maintenant ?"
- 96 % des élèves interrogés répondent : par contacts sexuels,
- 60 % des élèves interrogés répondent: par la transfusion de sang,
- 40 % des élèves interrogés répondent : de la mère à son bébé lors de l'accouchement.
A la question, "Qui peut attraper le sida ?"
- 15 % des garçons répondent : "les filles par leur indiscipline",
- 30 % des élèves répondent "ceux qui sont victimes d'une malédiction",
- 30 % des élèves répondent "tous ceux qui ne veulent pas s'abstenir de relations sexuelles peuvent attraper le sida".
Le préservatif est connu de 80 % des garçons et de 70 % des filles. Quant aux enseignants, 100 % connaissent le préservatif et 70 % déclarent ne pas l'employer. Voici une explication donnée : "si je suis séronégatif et que je l'emploie, c'est que je veux me protéger et l'autre n'aime pas cela", "si je suis séropositif et que je l'emploie, c'est que je suis dangereux, or je ne suis pas malade, donc je ne suis pas dangereux".
En ce qui concerne le contact avec les malades
60 % répondent : "je n'ai jamais de contact avec les malades car c'est trop dangereux". La très faible contagiosité n'est pas mentionnée et les notions de compassion et d'assistance ne sont jamais apparues clairement.
2. Comment transmettre une juste perception des risques ?
Il a fallu ajuster la pédagogie en fonction de ce qui intéresse les jeunes et de ce qui fait problème dans la perception des risques.
Ce qui intéresse peu les jeunes, ce sont
- les statistiques (alors qu'elles motivent les adultes). Les informer que 13 millions d'Africains sont déjà morts du sida et que 60 % de tous les nouveaux cas observés sont des personnes âgées de 15 à 24 ans ne les touche guère,
- l'aspect scientifique de la maladie et son traitement accrochent peu leur attention, y compris le recours au dépistage ainsi que la révélation d'une séropositivité (on ne veut pas savoir) et les affections opportunistes (dans l'esprit des jeunes, cela n'a rien à voir avec le sida). On constate peu d'intérêt pour le mode d'action des médicaments : pour certains, trithérapie = vaccin "que les Blancs ne veulent pas nous donner car nous sommes trop pauvres".
En revanche, ce qui intéresse les jeunes, ce sont
- Les bandes dessinées, la brochure Monzeli intéresse surtout les jeunes filles, c'est la brochure la plus lue et la plus commentée. La "flottille de l'espoir" intéresse surtout les garçons. Les deux brochures constituent une base utile de discussions.
- Les messages proposés par la troupe théâtrale ont été bien perçus par les jeunes car ils apprécient l'humour et la caricature. Ils acceptent les conseils d'un comédien qui dit la même chose que le moraliste, parce que le comédien propose les choses autrement, parce qu'il présente des situations concrètes et donne aux jeunes l'occasion de s'identifier.
Ce qui pose problème
- le sentiment d'invulnérabilité, une fausse perception du risque : "Je suis encore jeune, le sida, c'est pour les adultes",
- la recherche d'une cause exogène : on constate rarement la mise en cause de leur propre comportement tant chez les enseignants que chez les élèves, d'où la projection, spécialement dans le milieu familial (influence malveillante de l'oncle maternel, entre autres),
- le faible souci de la protection des autres "ce n'est pas mon problème, les autres se préoccupent-ils de ma protection ?"
- la nécessité des "bonnes relations" : une écolière doit satisfaire son professeur, même sans pression de sa part, cela va de soi..."Il est mon professeur, il m'explique tout ce que je ne comprends pas. Il me donne même des cours supplémentaires, il est très gentil avec moi, pourquoi vais-je lui refuser mes faveurs ? Il est donc normal que je réponde à ses avances, en agissant ainsi, je ne sens absolument aucune contrainte, c'est très bien comme cela..." Des réflexions de ce genre ont été entendues par l'animatrice.
- Les obstacles viennent aussi de la situation économique, du manque de revenus des familles : comment les filles vont-elles payer les frais scolaires si elles n'ont pas "d'amis" plus âgés ? Et pourtant, les études sont prioritaires pour celles et ceux qui ont un projet d'avenir. Par contre, il est difficile de demander à quelqu'un de se préoccuper de sa santé et de celle des autres dans la situation actuelle où l'avenir est incertain, il faut d'abord survivre aujourd'hui. Dans une situation où "il n'y a pas d'avenir", il est illusoire de proposer un changement de comportement dès maintenant pour un espoir de survie dans 10 ou 20 ans !...
En résumé, les jeunes ont-ils la possibilité réelle de changer de comportement en face de la sexualité ? Une des armes préventives contre le sida est, pour les filles, la possibilité de dire Il non " à une proposition de relation qu'elles ne souhaitent pas, mais il y a pour cela beaucoup d'obstacles socioculturels à surmonter.
Et comment faire en sorte que les professeurs proposent à leurs élèves un changement de comportement, alors qu'eux-mêmes ne sont pas toujours convaincus ?
Les animateurs ont voulu alors axer la pédagogie sur le fait que le danger existe réellement même si la séropositivité "ne se voit pas". Ils ont cherché à convaincre les enseignants et les élèves de la différence entre séropositivité et sida.
Etant donné leur formation générale, les enseignants pour la plupart savent que les maladies contagieuses sont provoquées par des agents extérieurs (microbes, virus ... ). Ils savent qu'un vaccin provoque l'apparition d'anticorps capables de lutter contre l'agresseur (rougeole, tétanos ... ). Tous les professeurs connaissent aussi le rôle des antibiotiques qui peuvent affaiblir l'agre.5seur extérieur et permettre alors à l'organisme de mieux se défendre.
Dans le cas du sida, le phénomène est différent, l'agresseur, une fois installé dans l'organisme, se développe sans rencontrer d'obstacles et détruit justement ces différents systèmes de défense (immunité naturelle ... ). Comment faire comprendre le phénomène à ces professeurs, alors que beaucoup sont persuadés que la médecine moderne est là pour guérir toutes les maladies et qu'elle est toute puissante ! Il faut donc aller à contre courant et expliquer que cette nouvelle maladie contagieuse est insensible aux armes de la médecine car le vaccin qui protégerait est encore loin, les médicaments valables ne seront pas disponibles avant longtemps, et donc que la seule arme est celle de la prévention.
En effet, être séropositif, c'est être apparemment en bonne santé mais en même temps être capable de transmettre le virus même sans le savoir. Une personne séropositive n'est pas une personne à proprement parler "malade". La présence du virus dans son sang et son sperme ne change rien à sa vie et à ses activités. Son activité sexuelle, entre autres, n'est pas affectée. Elle ne remarque rien d'anormal, mais pourtant l'affaiblissement des défenses de son organisme et de celui de son partenaire non protégé prédispose à toute une série de maladies (les maladies opportunistes) qui peuvent se manifester après plusieurs années. Ces vérités sont difficiles à assimiler.
III. Conclusion sur les résultats de toute cette action éducative
Parmi les effets positifs de l'action, il y a la libération de la parole. On avait pu constater la réticence des professeurs à aborder en classe des questions touchant à la sexualité. Ce n'est plus le cas et des discussions très ouvertes ont lieu, spécialement à l'occasion du théâtre, de quelques projections vidéo et du passage des animateurs. Il y a une forte demande d'informations supplémentaires de la part des professeurs et de leurs élèves suite à ces discussions. Les tabous ont été relativisés dans le milieu scolaire, le professeur n'est plus suspecté de "mauvaises intentions" par les parents et les autorités scolaires s'il aborde en classe la question de la sexualité. Il y a une amélioration de la communication entre les adolescents mais aussi avec leurs éducateurs.
C'est la première étape en vue d'une prise de conscience et peut-être d'un changement ultérieur de comportement.
Parmi les objectifs, ce qui a été atteint aussi, c'est l'acquisition de nouvelles connaissances, et, chez les professeurs, la capacité de transmettre des messages grâce à leurs informations bien étayées et à un bon usage du matériel pédagogique. Il est évidemment très difficile d'évaluer le changement des comportements. Ce qui est facilement mesurable, c'est la consommation de préservatifs. Les pharmacies de la région ont signalé une augmentation des ventes de 30 % en deux ans.
Pour conclure, il faut donner la parole aux auteurs du projet, ils soulignent honnêtement les limites de leur action, mais font aussi part de leurs espoirs. "Nous nous sommes efforcés d'informer et de motiver en proposant des idées justes et nuancées, sans jugement et sans condamnation, de tenter de corriger des idées énoncées sans rien imposer. Nous ne sommes pas sûrs que les élèves suivent les conseils proposés. En effet, le poids de la tradition et l'influence du milieu sont déterminants. Nous souhaitons préparer les professeurs et, par eux les parents, à devenir des sources d'information et de conseils en qui les jeunes ont confiance. Nous avons proposé aux jeunes un comportement responsable vis-à-vis d'eux-mêmes, vis-à-vis de leur avenir et vis-à-vis de leur entourage. Si nous sommes tentés de dresser un constat d'impuissance, il y a pourtant des signes d'espoir..."
Développement et Santé, n°154, août 2001