Infirmier(e) et hygiène hospitalière

Par Aline Christiany Infirmière - Hôpital Saint-Antoine - Service du Pr. Girard - Maladies infectieuses et tropicales - Paris

Publié le

La prise en charge infirmière des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) nécessite un certain nombre de règles d'hygiène et d'asepsie favorisant ainsi la dispensation de soins spécifiques :

  • sur prescription médicale : prélèvements, injections, dispensation des médicaments antirétroviraux, pansements, soins de cathéter central, surveillance des constantes...
  • relevant du rôle propre infirmier : hygiène (toilette, soins de bouche, bains de pieds...), éducation du patient (pathologie, traitements...).

I. Le lavage simple des mains

C'est un lavage au savon doux. Son but est de réduire la flore transitoirement par une action mécanique détergente. Sa durée totale est de 30 secondes. Il est réalisé avant et après chaque soin.

Le savon en paillettes n'est pas un obstacle à un bon lavage des mains. Il doit être cependant conservé à l'abri de l'humidité.

Verser les paillettes sur les mains préalablement mouillées et procéder au lavage. Ne pas utiliser de paillettes déjà mouillées (les bactéries se développent dans cet agrégat savonneux). Le séchage des mains est tout aussi important. Utiliser de préférence des essuie-mains à usage unique. Les serviettes de toilette utilisées dans certains services doivent être changées 2 fois/jour ou plus si elles sont utilisées souvent et restent humides.

II. Le port de gants

Les gants doivent être changés entre deux patients et entre deux activités.

Ils sont utilisés lorsqu'il y a un risque de contact avec du liquide biologique, les muqueuses du patient, la peau lésée du patient, lors des soins à risque de blessure par piqûre, lors de la manipulation des tubes de prélèvements, de linge et de matériel souillés, lors de tous les soins si les mains des soignants comportent des lésions cutanées.

III. L'élimination des objets piquants, tranchants

et coupants dans les containers adaptés

  • Ne jamais recapuchonner les aiguilles.
  • Ne jamais désadapter les aiguilles des seringues à mains nues.
  • Les récipients ajourés ou en carton sont à proscrire.

Eliminer au plus près le matériel (placer le container près du lieu du soin).

En l'absence de containers adaptés, les déchets peuvent être éliminés dans des containers tels que : seaux avec couvercle, flacons en verre, et tout réceptacle rigide fermé.

IV. L'élimination des déchets

Les déchets ménagers (papiers, restes de nourriture, compresses, cotons non souillés...) doivent être éliminés dans des sacs plastiques étanches et fermés avant d'être évacués.

V. L'entretien des surfaces souillées

  • Neutraliser à l'eau de Javel pendant 15 minutes et essuyer la surface.
  • Nettoyer et rincer.
  • Désinfecter à l'eau de Javel, les surfaces souillées par des projections de sang ou liquide biologique.

L'eau de Javel n'est pas un détergent, il faut donc procéder à un lavage préalable. Un berlingot de 250 ml forme concentrée titrant 48° chlorométriques ne doit jamais être utilisé pur, mais sous forme d'eau de Javel. Ajouter 750 ml d'eau froide pour obtenir une solution de Javel à 12°Cl. Pour la désinfection des sols préalablement nettoyés : verser un verre d'eau de Javel à 12° dans 8 litres d'eau. Passer la serpillière et laisser en contact 5 à 15 minutes. Pour les surfaces (paillasses, chariots...) : verser un demi litre d'eau de Javel à 12° dans 10 litres d'eau. Nettoyer la surface et laisser en contact 10 à 15 minutes.

VI. Quelques généralités

  • Proscrire le coton cardé et utiliser le coton hydrophile.
  • Eviter les transferts multiples de déchets.
  • Eviter l'utilisation de l'alcool iodé pour les soins quotidiens. Préférer l'alcool à 70 °
  • Le matériel réutilisé doit faire l'objet de décontamination à l'eau de javel.

Développement et Santé, n°168, décembre 2003